jeudi 6 octobre 2011

Le Cirque du Soleil ressuscite Michael Jackson

Ils n’ont confirmé leur présence qu’à la dernière minute. Sur le tapis rouge du centre Bell de Montréal, maman Katherine Jackson, entourée de trois de ses fils, enlace les enfants de Michael, image un peu contrainte d’une famille soudée décidée à faire oublier les tensions nées du procès du médecin de la star décédé en juin 2009. Jackie, le grand frère du chanteur, l’assure : « Michael était fan du Cirque du Soleil. Les réunir, ça ne peut être que fantastique. » Techniquement, c’est même au-delà.
Les premières lumières font apparaître un mur d’écrans où défilent tour à tour détails de la scène et images de Michael. A mi-hauteur, l’orchestre, dirigé par le vieux complice Greg Phillinganes — qui participa à la création de l’album « Thriller » — forme une passerelle entre deux mondes. Les mouvements des danseurs et des acrobates prolongent ceux des clips d’époque, leur répondant dans un dialogue d’une étonnante précision. Le spectacle fait entendre trente-deux chansons complètes et autant d’extraits s’enchaînant en une série de tableaux. Certains sont des trésors visuels.
Une acrobate de cuivre tournoie au bout d’une grue sur « Dancing Machine », surplombant les ouvriers-danseurs. Un couple recouvert de pierres scintillantes s’enlace dans un duo de courroies, devant un ciel étoilé, sur « I Just Can’t Stop Loving You ». Au centre de la scène, l’« arbre généreux » (« Giving Tree »), au cœur de l’inspiration du King of Pop, déploie ses branches stylisées au-dessus du portail de Neverland, la propriété du chanteur. Parfois, on entend des oiseaux, le tintement de pièces d’or et des rires d’enfants.
C’est l’un des principaux défauts de cette production, qui met l’accent — parfois lourdement — sur l’engagement de la star en faveur de la paix dans le monde. Certaines scènes, franchement ridicules, sont heureusement magnifiées par la perfection des costumes : assis sur un rayon de lune, le petit Michael contemple acrobates et danseurs virevoltant dans des costumes criblés de diodes électroluminescentes, donnant l’illusion d’un essaim de lucioles. Bluffant. A l’image du décor spectral de « Thriller », où des revolvers tirent des feux d’artifice. « On a voulu respecter la créativité, l’imaginaire, l’engagement social de Michael », explique le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté. Cette prouesse scénographique est due au talent du jeune metteur en scène Jamie King, proche collaborateur de
. Au total, 60 M$ de budget sont prévus pour la grandiose machine qui entame une tournée à travers les Etats-Unis. Les fans européens devront patienter jusqu’en 2013.
http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/le-cirque-du-soleil-ressuscite-michael-jackson-04-10-2011-1638366.php

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