vendredi 25 octobre 2013

Cirque Medrano : le meilleur des mondes sous un chapiteau

Pour sa tournée 2013, le Cirque Medrano a choisi d’organiser un véritable « Festival International » où artistes et animaux venus des quatre coins du monde se succèdent sur la piste. Notre sélection.

Le plus touchant

Victor, dix-huit ans, est un véritable as du diabolo. Seul sur la piste, il fait virevolter ses engins d’une grâce étonnante dans un numéro qui oscille entre la sensibilité et le spectaculaire. Le benjamin de la troupe a le sens du spectacle : il fait participer le public, la température monte. Victor jongle avec un, puis deux, puis trois diabolos à une allure étourdissante. Son aisance et sa dextérité sont époustouflantes : à le voir, tout paraît si simple. Lorsqu’il rate son coup, pas de problème, le public est derrière lui : on lui pardonne bien ça.

Le plus étonnant

Entre deux numéros, des cages de football sont installées sur la piste… Le public se demande bien qui seront les joueurs du soir. Monsieur Loyal chauffe la salle comme dans une tribune de Gerland. Les gardiens de but entrent en scène, suivis des joueurs… Surprise : ce sont des chiens qui se disputent le ballon rond, symbolisé par un ballon de baudruche. Les boxers courent, sautent et luttent pour faire gagner leur équipe : le public les acclame. C’est une véritable ambiance de match qui est installée par le duo roumano-ukrainien Michaels, dans le rôle des arbitres. C’est un numéro inédit à Lyon mais qui a déjà été présenté à l’émission « Incroyable Talent ».

Le plus aérien

C’est un moment unique dans l’univers du cirque que la prestation des trapézistes et acrobates. Tous les regards sont lancés aux plafonds lorsque le duo polonais Szeibe entame son numéro de haute voltige. Elle, gracieuse et légère, est portée par lui, d’une poigne de fer. Lorsqu’il la fait tourner, sans protection aucune, en la tenant par la force de son cou, le public n’en revient pas. La vitesse à laquelle elle entre en rotation est tout bonnement hallucinante. L’œil a du mal à suivre le mouvement : oui mais qu’importe, le duo Szeibe nous a emmené avec eux dans les airs pour une dizaine de minutes étourdissantes.

Le plus coloré

Lorsque les perroquets et aras de Juan Guttierrez sont lâchés sous le chapiteau, c’est une véritable farandole de couleurs qui surprend les spectateurs. Les volatiles virevoltent jusqu’à se poser sur leurs perchoirs respectifs, où ils semblent nous narguer par la splendeur de leurs plumes. Puis, l’artiste les met en scène, assez ridiculement : en voilà un qui fait du patin à roulettes, un autre de la trottinette, ou encore de la voiture électrique. Enfin, ils reprennent leur envol à travers la salle, frôlent les spectateurs de leurs parures et s’en vont, sous les applaudissements et les regards émerveillés.

Les plus héroïques

Mesdames et messieurs, voici l’homme araignée, en chair et en toile. Dans son costume rouge, Peter Parker démontre toute son agilité et sa dextérité grâce à un numéro assez impressionnant, où l’artiste semble voler à travers la salle. Et, pour une fois, la musique semble adéquate puisque c’est le véritable thème du film Spiderman de Danny Elfman qui retentit à travers la salle. Le légendaire super-héros flirte avec le danger à dix mètres du sol sans filet. A observer les regards des plus petits, l’illusion est totale, exactement comme lorsque la voiture-robot Transformers apparaît sur la piste.

Le plus impressionnant

Imaginez quatre motards complètement fous, mais professionnel, dont trois lâchés à plus de 80 km à l’heure dans un globe de 4 mètres de diamètre. « Impossible n’est pas Américain », semblent nous dire ces cascadeurs de la Lucio’s team, alors que les frissons nous envahissent. Les engins se frôlent, s’évitent mais chaque mouvement est évidemment ultra-précis et calculé. La tension est palpable dans le public, mais la cohésion qui émane de cette équipe-là est transcendante.

Le plus éléphantesque

Que serait le cirque sans son traditionnel numéro d’éléphants ? C’est dans une mise en scène aux parfums d’Inde que les artistes se meuvent avec les pachydermes. Le respect qu’imposent ces animaux-là est unique, mais les voir réaliser des acrobaties simplement pour nous divertir est assez attristant. Le numéro est tout de même impressionnant : on les voit par exemple transporter un tronc d’arbre grâce à leur force herculéenne.

http://www.leprogres.fr/art-et-culture/2013/10/24/cirque-medrano-le-meilleur-des-mondes-sous-un-chapiteau

jeudi 24 octobre 2013

Funambule, clown, homme canon : David Dimitri en fait tout un cirque à Blagnac

Il a installé son chapiteau à Blagnac jusqu’à samedi. Et chaque soir David Dimitri, «l’homme cirque» qui fait tout tout seul, propose son incroyable spectacle dans lequel il se transforme même en homme canon.
Le cheveux est très blond, le regard très bleu et le sourire très doux. Sorte de Petit Prince magicien, pour le côté poète et juvénile, mais aussi funambule, acrobate, homme canon, clown, accordéoniste, David Dimitri est lui tout seul un «homme cirque» nom qu’il a ailleurs donné à son spectacle sous chapiteau, plein de prouesses et d’humour et qui finit sur un fil, dans le ciel à treize mètres de haut…Rencontre avec un circassien hors du commun.
Comment devient-on homme cirque ?
Mes parents ont une école de théâtre vivant en Suisse et mon père, le clown Dimitri, a travaillé plusieurs années avec Marcel Marceau. Quand j’avais neuf ans, nous sommes partis en famille en tournée avec le fameux cirque suisse Knie ou mon père proposait son numéro de clown. Et c’est là, que j’ai pris le virus du cirque. à 14 ans, je suis parti trois ans faire l’école du cirque à Budapest, puis à la Juilliard de School New York pour la danse. J’ai ensuite intégré le Cirque du Soleil, puis le Big Apple Circus et le Knie. Mais au bout d’un moment, répéter, le même petit numéro sans possibilité de progression, ne m’a plus suffi. . J’avais envie de tout. Cela tombait bien : n’ayant pas les moyens d’engager une troupe, je me suis dit que j’allais faire tout moi-même.
Comment s’est construit «Homme -cirque» ?
Tout ce que j’avais appris dans mon parcours m’a servi. Et t out ce que je ne pouvais pas à avoir : un cheval pour faire des acrobaties, un éléphant qui me catapulte en l’air, il m’a fallu faute de moyen, l’inventer. Ainsi, j ai remplacé la patte de l’éléphant par un système de poids et de poulies... Pendant des années, j’ai proposé mon spectacle en pièces sur une scène.. Et puis il y a sept ans, j’ai acheté mon chapiteau et c’est ce qui a vraiment lancé le spectacle. Là «L’homme cirque» est devenu un tout, une réalité cohérente. C’est comme si le chapiteau était ma maison et que j’invitais les gens à venir voir ce que je sais faire...
Vous faites tout ?
Absolument. Je suis le directeur d’un cirque dont je suis le seul artiste. Le fil c’est ma spécialité, mais je fais aussi des acrobaties de la musique, du clown. Je me fais même catapulter par un canon. Ma particularité, c’est aussi que mon spectacle est sous mon chapiteau que j’embarque avec moi dans un camion et une remorque. 30 tonnes de matériel.
Qu’est ce qui a été le plus difficile ? D’être tout seul avec mon idée. D’être sûr au fond de moi que ça devait marcher. Dans ces cas là, il faut énormément de conviction et ça consomme beaucoup d’énergie.
Comment définiriez-vous votre spectacle «L’homme cirque» ?
Humblement je dirai que c’est de la magie dans un autre sens du terme. Parce que dans le cirque, ce n’est pas comme au cinéma ou au théâtre : tout est vrai et un saut périlleux est un saut périlleux. Plus j’avance, plus j’aime la simplicité. D’un mouvement d’un geste, d’un regard. Au bon moment, le timing, c’est très important. J’aime à dire que chaque jour davantage, je fais plus avec moins.