mercredi 8 janvier 2014

Juste majeur et déjà connu pour faire son cirque dans l’Hexagone

Si on avait dit à Cyril Guiziou il y a quelques années, qu’il ferait carrière dans le monde du cirque, il aurait probablement éclaté de rire. Car être passionné de la piste aux étoiles est une chose, mais de là à en faire son métier en est une autre :  « Je n’avais aucune expérience dans ce domaine, ni d’attaches d’ailleurs. Ma mère est vendeuse et mon père fonctionnaire à La Poste. Comme quoi, pas besoin de faire partie d’une troupe de cirque pour y faire carrière. »
Et même quand on a, comme lui, un parcours plutôt... atypique :  « Après le divorce de mes parents, ma mère a quitté Chartres pour Soissons, sa ville d’origine. Je l’ai suivie et j’ai étudié au lycée Le Corbusier dans la section « construction de maison en bois ». Un secteur que je croyais porteur car j’étais très sensible à l’écologie et au développement durable. »
Des études qu’il a menées avec brio (NDLR : il a été bachelier à dix-sept ans) et qui n’ont pas vraiment suffit à éteindre sa passion pour le monde du chapiteau :  « Depuis que j’ai trois ans, je suis un mordu de cirque. Et sur point, à Chartres, c’est le paradis, il y en a des compagnies qui font escale et mes parents m’y ont toujours emmené. J’avais toujours rêvé de travailler dans ce milieu-là. En 2010, j’ai eu l’occasion d’y entrer pour l’été et finalement, je n’en suis jamais reparti ! »
Même s’il a parfois fallu avoir le cœur bien accroché pour rentrer dans un milieu dont il ignorait, au final, presque tout :  « Pendant deux étés successifs, j’en ai assumé des postes. J’ai été tout d’abord guichetier, puis garçon de piste.
Je me suis occupé aussi de la publicité puis j’ai été assistant d’artistes. J’ai gravi rapidement les échelons avant que Raoul Gibaud (NDLR : le directeur du cirque Medrano et de la SARL Arena qui gère plusieurs compagnies de cirque) me propose le poste de directeur du Grand cirque sur l’eau. »

Le cirque, une leçon de vie

Une opportunité dont il n’en revient toujours pas aujourd’hui :  « Je reçois très souvent des coups de fil de mes anciens professeurs du Corbusier parce qu’ils m’ont vu à la télévision. Ils sont scotchés. Mais s’ils savaient... Je le suis autant qu’eux ! Mais ce qui m’anime, c’est la passion et au cirque, j’y ai trouvé mon compte. »
Mais aussi l’opportunité de s’affirmer et de prendre confiance en lui :  « Aujourd’hui, je gère 80 personnes dont 25 artistes. Et croyez-moi, ce n’est pas si évident quand on a vingt ans. Mes interlocuteurs sont parfois un peu sceptiques, ne me prennent pas toujours au sérieux. C’est un challenge au quotidien.»
Car pour lui, le jeu en vaut la chandelle. Et pas question de se départir de son sourire, même s’il arrive qu’il se retrouve face à des questions logistiques parfois épineuses :  « Sur le cirque, il y a énormément de clichés. Or, c’est une véritable leçon de vie. On est toujours sur les routes, on découvre d’autres régions, d’autres mentalités et on apprend beaucoup. Mais on donne aussi beaucoup. Pour moi, c’est cela le cirque, un échange et une communion avec le public. »
http://www.lunion.presse.fr/region/juste-majeur-et-deja-connu-pour-faire-son-cirque-dans-ia3b26n279016

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